Électrification des flottes : comment répondre à la demande énergétique ?


Si l’électrification des flottes du parc automobile français figure parmi les préoccupations des entreprises, ses détracteurs agitent le spectre d’une rupture d’approvisionnement électrique. Un argument battu en brèche notamment par la technologie V2G. Explications avec Eric Mévellec, CEO de Dreev, spécialisé dans le smart charging.

Pour Eric Mevellec, CEO de Dreev, ”un phénomène d’électrification massive du parc automobile français est désormais engagé et il est en partie porté par les entreprises”. Cette adoption interroge pourtant, notamment quant à la capacité à répondre à une demande en électricité de plus en plus importante. L’intégration de ces véhicules sur le réseau électrique national pourrait, selon les détracteurs du tout électrique, poser des problèmes lors des pics de consommation.

« On fait souvent l’analogie avec les ballons d’eau chaude qui se trouvent dans nos habitations. Ils sont utilisés quotidiennement par près de 11 millions de foyers et le réseau absorbe parfaitement la charge. Or, celle d’un véhicule électrique nécessite moins d’énergie. Cette réalité a été confirmée par des études récentes de RTE ou encore de Enedis ».

La question ne se pose en réalité pas tant au niveau de la capacité de production électrique, mais de celle d’absorption du réseau. Il n’y a donc aucune inquiétude à avoir sur l’aptitude du système électrique français à avitailler les véhicules électriques, même avec des déploiements qui pourraient atteindre 15 millions de véhicules en 2035. 

Le stockage de l’énergie, le véritable enjeu

En fait, le véritable challenge se situe davantage dans le stockage de cette énergie. Les solutions de smart charging, ou charge intelligente, permettent de procéder à la recharge des véhicules lorsqu’il y a une production d’énergie renouvelable et, a contrario, de ne pas consommer, voire injecter sur le réseau électrique une partie de l’énergie disponible dans les batteries des véhicules lors des pics de consommation». Ce principe, appelé V2G pour Vehicule-to-Grid est le crédo de Dreev et constitue également selon l’entreprise, une opportunité pour les gestionnaires de flotte, d’optimiser le coût complet d’un parc électrique. On estime chez Dreev que l’association de la mobilité électrique à des bornes de recharge intelligentes constitue une solution pour le système, qui plus est économique et écologique. L’entreprise travaille avec tous les acteurs de l’écosystème engagés dans la mobilité électrique. Si elle est encore jeune, puisqu’elle a vu le jour en 2019, la firme bénéficie du soutien d’EDF et de NUVVE, start-up Californienne spécialisée dans le Vehicule-to-Grid. 

Optimiser ses ressources… et maîtriser ses coûts

Le concept du V2G, dont Dreev est l’un des principaux prescripteurs et pionnier en France, repose sur le principe qu’un véhicule électrique -comme un véhicule thermique- demeure statique la très grande majorité du temps.

« Nous proposons à nos utilisateurs de « prendre la main » sur la gestion de leur batterie dès lors qu’ils n’utilisent pas leur véhicule, afin de réinjecter l’énergie dans le réseau électrique ».

Lorsque le véhicule est chargé et statique, Dreev se charge de réinjecter l’énergie disponible sur le réseau électrique. « Cette action intervient comme un soutien pour le réseau quand celui-ci en a besoin mais c’est aussi une source de revenus pour les entreprises. Dans nos offres vers les clients, nous nous engageons à reverser jusqu’à 20€ par mois et par véhicule », précise Eric Mévellec.

Le V2G : accessible à toutes les flottes électriques ?

Le déploiement de Dreev dans une entreprise passe d’abord par un audit approfondi des usages réels de la flotte électrique, qui permet de mesurer la pertinence de l’offre. Si le véhicule est en permanence sur les routes, le modèle ne sera pas adapté. L’accompagnement s’étend également à l’installation des bornes (notamment via la filiale Izivia en France), et au pilotage des recharges. « Le gestionnaire de flotte peut reprendre la main à tout moment sur la gestion de la charge des véhicules car l’essentiel demeure d’assurer une mobilité optimisée pour l’entreprise », conclut Eric Mévellec. 

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